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Portrait : Olivier Marquis, gestionnaire de la collection reptiles, amphibiens et invertébrés

Passionné des petites bêtes depuis tout jeune, Olivier Marquis, gestionnaire de la collection reptiles, amphibiens et invertébrés a rejoint les équipes du Parc zoologique de Paris en août. Un œil sur les élevages, l'autre dans ses recherches, le curateur se raconte.

Dissimulé dans ses pièces d’élevage, sous le Grand Rocher, Olivier Marquis vérifie ses terrariums. Soulevant un souci de température dans une des pièces d’un coté, réfléchissant à un éclairage horticole de l’autre, observant son élevage de grillons au passage, il est ce matin sur tous les fronts.

Biologiste de formation, ce docteur en biologie a rejoint les rangs des équipes animalières du Parc zoologique de Paris en tant que gestionnaire de la collection reptiles, amphibiens et invertébrés.

Au quotidien il gère l’arrivée des espèces et la mise en place des protocoles d’élevage avec l'équipe de soigneurs, il s’assure de la réception des vivariums dans de bonnes conditions et de l’agencement des équipements nécessaires à la représentation du milieu naturel dans les terrariums (régulation du climat, éclairage, décors et végétations). Le Parc zoologique vient également de se lancer dans les élevages de proies pour qu’à terme, il soit autonome dans la production d’insectes servant à nourrir ces espèces.

 Olivier Marquis et la tortue MataMata (Chelus fimbriatus)

© Aurore Chatras

Une mygale à 10 ans, un python à 11

Les reptiles, amphibiens et autres arthropodes constituent pour le curateur une passion innée, qu’il ne s’explique pas. "D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé ces animaux là" précise-t-il. Première mygale à 10 ans, premier python à 11, il avoue avoir encore une pièce chez lui pleine de serpents. Et au-delà de l’élevage, c’est la recherche qui lui tient à cœur. "Au niveau des programmes d’élevage, le domaine des reptiles et amphibiens, c’est un peu la cinquième roue du carrosse. Au sein de l’EAZA (Association européenne des zoos et aquariums) beaucoup de programmes sont lancés pour les mammifères et les primates, mais c’est encore timide pour les reptiles et amphibiens."

Qu’à cela ne tienne, Olivier souhaite bien initier de nouveaux projets dans le domaine. "On a quand même des espèces vulnérables ou menacées. Les mantellas dorée (Mantella aurantiaca) par exemple. Cette espèce de grenouilles malgaches vit dans une zone très restreinte (10 km2) et est menacée par des problèmes de dégradation de l’environnement" explique le chercheur qui débute un programme d’études génétiques sur ces grenouilles rouges/orangées."

D’ici quelques semaines, les transferts des espèces dans les vivariums définitifs pourront débuter et en avril, les visiteurs pourront enfin découvrir les espèces phares de la collection, les anacondas verts (Eunectes murinus) ou les caïmans nains de Cuvier (Paleosuchus palpebrosus) mais aussi d’autres, plus intrigantes, telles que le lézard caïman (Dracaena guianensis) ou l’originale tortue MataMata (Chelus fimbriatus).